[Journal La Provence / Delphine Tanguy]
On ne peut plus grimper au beau « balcon de veuve », sur le toit, car « quelqu’un a enlevé l’escalier ». On doit se faire un peu violence aussi pour imaginer les fêtes luxueuses, le tintement du cristal et des rires des belles du début de l’autre siècle. Forcer sa mémoire pour en extraire des visions de snipers embusqués pour la protection de Michel Aoun, général libanais en exil.
Perchée au 285 de la Corniche Kennedy, la Villa Gaby est un de ces endroits mythiques où jamais ne pénètre le commun des mortels. Eux circulent, tout en bas, vers le vallon de la Baudille et se démontent le cou pour apercevoir cette délicieuse meringue de château. La meringue reste la propriété de l’AP-HM depuis un legs, à la fin des années 50. L’Assistance publique y a d’ailleurs hébergé son directeur, mais aussi, ponctuellement, des sommités du monde médical. Mais vide depuis deux ans, mal entretenue, la Villa Gaby virait au gouffre financier pour l’AP-HM, justement contrainte à des économies drastiques (La Provence du 24 juin).
Or, le conseil de surveillance et la mairie avaient refusé une vente pure et simple. C’est donc l’option d’une « mise en exploitation » qui a été retenue. MCO Congrès, l’un des leaders français -et marseillais- de l’organisation de congrès scientifiques sera donc aux commandes de la Villa pour les quinze années à venir.